Paul Tarascon est né le 8 décembre 1882 au Thor dans le Vaucluse. Ses parents fortunés possèdent une minoterie et auront 6 enfants.
Sportif (il pratique le vélo et la motocyclette), il décide de s’engager dans l’armée le 9 décembre 1902 à l’âge de 20 ans. Il est affecté à Toulon puis à Paris d’où il suit les exploits des frères Wright.
Libéré en 1905, il se lance dans les affaires et épouse en 1909 Marie-Louise Dalmas avec laquelle il aura sa fille Fabienne en 1910 (il divorcera en 1920 et se remariera avec Simone Maitre en 1952).
Il prend part à diverses courses automobiles, au premier décollage de l’hydravion d’Henri Fabre et aux premiers meetings aériens.
Sa passion s’exerce au détriment de ses affaires et il est mis en liquidation en 1911.
En septembre 1911, à 29 ans, il achète grâce à l’argent de sa famille, un Blériot XI d’occasion. Le 26 juin 1912 à Miramas, il s’écrase suite à un stabilisateur mal goupillé et après une amputation du pied, il subira une année d’hôpital et de rééducation. Il est au Maroc, envoyé par son père, lorsque la guerre éclate. Il s’engage sur place et il est envoyé plus tard à l’école d’aviation de Sain-Cyr. Transféré à Pau comme moniteur de pilotage, il passe son brevet d’aviation civil en décembre 1914 et militaire en février 1915. C’est à cette époque qu’il forme le tout jeune Georges Guynemer.
Désireux de regagner le front, il est affecté à la N31 de Toul le 11 octobre 1915 ou il vole sur un Nieuport X biplace.
En permission début 1916, il ne participera pas à la bataille de Verdun. Il est nommé un peu plus tard Adjudant.
Suite à une violente dispute, il demande à retourner à l’arrière en tant que convoyeur.
Le 1er mai 1916, il est affecté à l’escadrille N3 à Cachy dans la Somme comme d’autres unités pour former le groupe de combat de Cachy. L’objectif est de soulager la pression sur Verdun et ils vont réussir à reprendre la maitrise totale du ciel.
Il a comme chef Antonin Brocard et il retrouve Guynemer.
Il effectue son premier vol opérationnel sur son Nieuport XI n° 1159 (Zigomar) le 10 mai et commence à se frotter à l’ennemi.
Le 25 mai, il est affecté avec 6 autres pilotes à la MF62 qui devient l’escadrille de chasse N62.
L’emblème de la N3 devient la cigogne et celui de la N62, le coq.
Le Nieuport XI de Paul Tarascon n° 1159 est décoré avec le coq, la mention « Zigomar : » et le chiffre « 6 ».
En permission le 30 juin 2016, son avion est piloté par François Mouronval. Il est abattu et capturé le jour même prés de Saint Quentin.
A son retour, Paul Tarascon est nommé pour quelques semaines commandant par intérim et obtient sa 1ére victoire sur son nouvel appareil, un Nieuport 17 n° 1423 (sans inscription « Zigomar ») plus puissant et plus grand que le N XI.
L’avion est abattu, Paul Tarascon en réchappe et il obtient un nouveau Nieuport 17 n° 1681 (« Zigomar 3 »), puis le Nieuport 17 n° 1662 (« Zigomar 4 »). A la fin de l’année 1916, il est nommé sous-lieutenant.
Au printemps 1917, il vole sur un Nieuport 24 bis n° 3588 (« Zigomar 5 »). L’escadrille quitte la Somme pour la Marne et passe sous le commandement de François Coli. En novembre 1917, l’escadrille devient la SPA62 avec l’arrivée de SPAD et Paul Tarascon vole à contre cœur sur un SPAD VII qui ne portera plus l’inscription « Zigomar ».
Durant la guerre, il remportera 12 victoires homologuées plus 10 probables, ce qui fait de lui un As de la première guerre mondiale : l’As à la jambe de bois.
A la fin de la guerre , il est promu Colonel et participe ensuite au développement de l’aviation.
En 1925, il tente avec François Coli la traversée de l’Atlantique. Un accident détruit leur Potez 25 et Paul Tarascon est grièvement brulé. Coli refera une tentative avec Nungesser. Leur avion l’Oiseau Blanc disparaitra.
Pendant la seconde guerre mondiale, il se distingue dans la résistance. Il sera fait en 1955 Grand Croix de la Légion d’Honneur.
Il décède le 11 juin 1977 à Levallois Perret à l’âge de 94 ans. Son frère Charles également pilote est décédé le 12 mars 1918.
Paul Tarascon repose, avec sa femme Simone décédée en 2002, au cimetière de Chateauneuf de Gadane dans le Vaucluse.



L’escadrille n° 62 est constituée le 11 août 1915 à Lyon-Bron. Le Lieutenant Henri Horment en prend le commandement.
L’unité est équipée de biplans Maurice Farman MF 11 muni d’un moteur propulsif Renault 8 cylindres en ligne de 80 cv et devient donc la MF62. Ces Farman appartenaient auparavant à la N3.
La MF62 s’installe à Breuil le Sec dans L’Oise sous les ordres de la VIéme armée et prend en charge les missions d’observation et de reconnaissance photo du secteur.
De août 1915 à mars 1916 de nombreuses missions permettent, entre autre, d’identifier les avancées Allemandes : pièces d’artillerie, terrains d’atterrissage, travaux de défense, lignes de tranchées, lignes de chemin de fer et ceci sur le front ou sur les lignes arrières.
L’observateur est muni d’un fusil mitrailleur lui permettant d’effectuer des combats avec les avions Allemands rencontrés lors des missions.
L’arrivée des Farman MF 11 bis à moteur de 130 cv ajoute le bombardement aux activités.
Le 10 avril 1916, les premiers F 40 et F 41 sont livrés à la MF62. L’escadrille gagne le terrain de Moreuil prés d’Amiens afin d’assurer les réglages de batteries d’artillerie dans le secteur.
Le 5 mai 1916, l’escadrille arrive à Cachy prés d’Amiens pour rejoindre la groupe de chasse n°12 qui sera plus tard le groupe dit « des cigognes ». Cet ensemble d’escadrilles est composé des N3, N26, N73, N103, N37, N65, N62. Afin d’effectuer la transition sur Nieuport, les pilotes vont s’initier au combat et au vol en groupe.
Le 8 mai 1916 le premier N10 est livré. Il servira ensuite à l’entraînement. Le 18 mai la MF62 est transformé en N62. Elle possède dorénavant des chasseurs Nieuport XI et 16 ainsi que des biplaces Nieuport 12 pour l’observation. Sept pilotes de la N3 sont transférés à la N62, tandis que des pilotes de la N62 sont transférés dans d’autres unités utilisant encore des Farman.
Les escadrilles sont invitées à se choisir un emblème. La N62 optera pour le coq tel qu’il figure sur les pièces de 20 francs or. En 1917 le coq apparait dans une position de combattant.
Les véritables missions telles que le transport d’agents de renseignement derrière les lignes Allemandes ou d’escorte de Farman commencent. Des fusées Le Prieur installées sur des Nieuport 16 permettent d’attaquer les ballons « Dracken ».
Le 28 juin 1916, un Sopwith Strutter est affecté à la N62, puis le 9 juillet, deux Sopwith 1A2 construits sous licence en France et équipés d’un moteur Clerget de 130 cv.
En juillet et août, les missions se multiplient pendant les attaques au nord de la Somme et il est demandé de reprendre rapidement la maitrise du ciel.
Le premier Nieuport 17 est affecté le 3 août et du 3 au 7 septembre commence la bataille de la Somme. La N62 s’illustre particulièrement dans les combats contre les Drachen et les mission de reconnaissance.
Fin octobre, la bataille de la Somme se termine. L’escadrille se déplace vers Chipilly dans la Somme mais les combats aériens continuent.
Durant l’hiver 1916-1917, la grande offensive de l’Aisne est en préparation. Il est prévu une rencontre entre les Vème et VIème armées sur le chemin des Dames.
Début 2017, la N62 se déplace sur le terrain de Cense proche du QG de la VIème armée puis sur le terrain de la ferme de Saint Amant.
Le 7 octobre,1917, en complément des Sopwith, l’escadrille est entièrement équipée de SPAD VII et XIII et devient la SPA62.
Les missions photographiques minutieuses se multiplient et participent pour beaucoup à la reprise du chemin des Dames.
Les Sopwith 1A2 sont remplacés par des SPAD XI mais les pilotes ne sont pas convaincus.
En mars 1918, la SPA62 intervient lors des premiers bombardement de Paris par la « grosse Bertha ». Il faut retrouver les canons tirant à 120 km de Paris. En même temps, a lieu la 2ème bataille de Picardie avec une grande offensive Allemande.
Le 9 avril 1918 les Allemands enclenchent leur 2ème offensive dans les Flandres sur la plaine de la Lys mais leur victoire n’est que partielle et remettent la pression sur le front plus au sud pour détourner l’attention.
Début mai, la N62 participe à la destruction de la « grosse Bertha » et reçoit de ce fait la reconnaissance des Parisiens.
Le 27 mai, commence la 3ème attaque Allemande sur Arras et le Chemin des Dames. Le 27 la N62 s’installe sur le terrain de May en Multien prés de Meaux. Le 15 juin, l’avancée des Allemands est stoppée mais en juillet ils reprennent leurs percées d’abord à Reims puis dans le Nord.
Grace aux missions de reconnaissance de tous ces mouvements et à l’arrivée des Américains, les Allemands sont repoussés une nouvelle fois.
Le 7 septembre, la VIème armée est retirée du front pour être transportée dans les Flandres où une grande offensive est en préparation avec l’armée Belge et se trouve intégrée au groupement des Flandres du Roi Albert.
La SPA62 est amenée sur place et couvre des missions photo de Dixmude à Ypres. La région est reprise et les Allemands reculent. La SPA62 se positionne sur des terrains avancés et le groupe armé arrive à Bruxelles le 10 novembre. Ce jour là, la SPA62 effectue son dernier combat. Elle se regroupera sur le terrain de Beveren prés de Roulers et restera en alerte après l’armistice.
La guerre se termine avec 75 victoires et 674 clichés photographiques dont de nombreux à l’arrière du front ennemi.
La SPA62 passera l’hiver 2018-2019 sur le terrain de Diest en Belgique.
Le 6 avril 1919 l’escadrille arrive sur le terrain d’Azelot prés de Nancy pour participer au contrôle de l’occupation des pays Rhénans.
Le premier Nieuport de Paul Tarascon est un Nieuport XI dont il prend possession début mai 1916 et qui fut détruit le 30 juin 1916.
DETAILS DE LA CELLULE :
• Les panneaux latéraux avant s’arrêtent au niveau du mat arrière et non pas derrière le cockpit comme semble-t-il sur les modèles du début
• Sur ces panneaux latéraux les trappes de visite se trouvent en dessous des tubes et non sur toute la hauteur du panneau
• Les bande de cache lardage des nervures d’ailes ne sont pas crantées à cette époque
• Les instruments de bord se résument à :
• Interrupteur de magnéto
• Alimentation d’huile
• Jauge de carburant
• Manche à balai avec bouton de bip Morse
• Compte tour
• Manettes de mixture et de moteur
COULEUR :
• Il n’y a bien entendu aucune photo couleur de l’époque. Il faut donc se baser sur les écrits
• Des textes indiquent que l’avion est gris. Une étude des couleurs des Nieuport de Marc Chassard précise que le gris est composé d’un enduit blanc mélangé à de l’aluminium plus ou moins dosé
• Le capot lacé est de couleur plus foncée
DECORATIONS :
• Zigomar : rouge pantone T2072-3
• Coq : noir avec la crête et les pattes peut-être rouge pantone T2072-3
• 6 : rouge pantone T2072-3
• Dérive : bleu pantone T2003-3 - blanc - rouge pantone T2072-3
• Seul l’intrados de l’aile inférieure est décoré d’une cocarde bleu - blanc – rouge.
Une instruction du 26 juillet 1912 demande pour les biplans une cocarde à l’intrados de chaque aile inférieure de dimension : rouge 1 mètre, blanc 0,70 mètre, bleu 0,40 mètre
• N 1159 POIDS UTILE 105 K COMBUSTIBLE 55 K : noir






